21 Fév. 2022
Yannick Giron
Emmanuel Macron lors de la présentation de son plan France 2030 a annoncé vouloir accélérer la décarbonation de l’industrie aéronautique et lancer le premier avion » bas-carbone » dans moins de dix ans. Toutefois, la réussite de cet objectif passe par la capacité de la filière à mobiliser l’intégralité des parties prenantes (constructeurs, sous-traitants, autorités de régulation, sociétés aéroportuaires, etc.) et à réussir à les faire travailler de manière concertée grâce à des technologies interconnectées.
Pour réussir cet ambitieux objectif, il est nécessaire d’accélérer la validation des composants technologiques. En 30 ans, les efforts consentis dans l’industrie aéronautique ont permis de diviser par deux les émissions de CO2 par passager. Toutefois, face aux enjeux climatiques, il est primordial d’accélérer ce développement. Il est demandé aux constructeurs d’utiliser des technologies peu matures alors que ce n’était pas le cas. L’enjeu est donc de cibler des domaines ou d’apporter des améliorations significatives pour accroitre rapidement les performances énergétiques.
Parallèlement à cet enjeu, il est également nécessaire de réduire la consommation de carburant. Pour ce faire, plusieurs pistes sont envisagées : diminuer le poids de l’avion, travailler son aérodynamisme et incorporer plus massivement les biocarburants.
L’électrification est également une option possible pour verdir l’aviation, notamment en travaillant sur la taille et le poids des batteries, mais également sur l’extraction des matières premières nécessaire aux batteries (lithium, cobalt…). L’hydrogène est envisagé à long terme notamment sur les trajets moyen-longs courriers, qui sont à l’origine de 90% des émissions du trafic aérien.
Cette stratégie d’accélération est éligible au plan national de relance et de résilience (PNRR) qui s’inscrit plus globalement, au niveau européen, dans le plan de relance NextGenerationEU.
Les objectifs sont déclinés en 10 mesures :
Le Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile a programmé via le plan de relance un budget de 1,5 M € dans l’aviation dont 600 Millions sur cette année 2022.
Ce financement doit contribuer à inciter les industriels à travailler ensemble pour favoriser le partage d’informations et développer un démonstrateur prêt à voler entre 2026 et 2028. Un défi technologique important.
Clean Aviation est un partenariat public-privé entre la Commission européenne et l’industrie aéronautique européenne. 1,7 milliard d’euros seront financés par l’UE, le reste par les parties prenantes du secteur de l’aviation.
L’objectif principal de ce partenariat est d’accélérer le développement et la démonstration de technologies aéronautiques intégrées en vue d’une décarbonation profonde, tout en assurant la sûreté et la sécurité. L’accent sera mis aussi bien sur les technologies respectueuses de l’environnement que la mobilisation de nouvelles parties prenantes dans le domaine de l’électrification et de la numérisation.
Ces technologies devront permettre de :
Enfin l’association de ces nouveaux avions avec l’utilisation de carburants durables devrait permettre des réductions significatives de CO2 (jusqu’à 90%).
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