04 Fév. 2022
François Daligault
Les opportunités de marché de l’économie bleue sont projetées à 3000 milliards d’euros d’ici 2030 au niveau mondial et la France dispose de nombreuses ressources et compétences en la matière.
Bien qu’occupant la majeure partie de notre planète, jouant un rôle majeur dans les équilibres permettant la vie biologique, l’océan reste un espace encore très méconnu. Nous n’avons que très peu de connaissances sur les zones situées à plus de 4000 m de profondeur, qui couvrent les deux tiers du globe et qui restent à explorer dans leur quasi-totalité.
Si on recense aujourd’hui 250 000 espèces vivantes sous-marines, il y en a vraisemblablement entre 1 million et 10 millions d’autres à découvrir soit 40 fois plus, estime Jean-Marc Daniel, directeur du département chargé de l’exploration des grands fonds à l’Ifremer.
Ces espèces sont très particulières, car elles vivent dans des conditions extrêmes : froid, obscurité totale, pression jusqu’à 1 000 fois supérieure à la pression atmosphérique, absence d’oxygène. Les étudier et comprendre les mécanismes biologiques, qui ont permis leur adaptation permettra à coup sûr de faire avancer la recherche médicale. Certains micro-organismes marins présentent des caractéristiques pour lutter contre le cancer ou pour aider à la compréhension des mécanismes d’immunité.
De plus, les grands fonds marins (+ de 5000 m de profondeur) contiennent sous formes de cailloux polymétalliques, des métaux très recherchés ou rares (cobalt, manganèse, nickel, molybdène, lithium, titane, niobium, etc) entrant notamment dans la composition des batteries électriques pour l’automobile et/ou indispensables pour toutes les TIC.
Soucieuse de son indépendance, la France, forte de ses territoires d’outre-mer lui permettant de disposer du deuxième espace maritime au monde (après les États-Unis) souhaite explorer ces territoires inconnus, contribuer à l’approfondissement des connaissances scientifiques avec une dotation de 300 millions d’euros.
Pour cela, il sera nécessaire de disposer de nouveaux moyens (sous-marins, drones …) et de relever des défis techniques majeurs pour qu’ils puissent opérer à 5000 m de profondeur, dans le noir, avec d’énormes pressions.
À date, le total des aides mobilisées sur ce dispositif est de 27 millions d’euros.
Depuis 2018, le CORIMER (Conseil d’orientation de la Recherche et de l’Innovation de la filière des industriels de la mer) constitue l’enceinte de dialogue État-filière, de pilotage et d’optimisation du soutien à l’innovation et de fléchage des projets de la filière vers les dispositifs d’aide publics, en particulier ceux du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA).
Lancement du 3ème AMI CORIMER 2022 :
Reprenant les quatre feuilles de route technologiques de la filière, cet AMI a pour ambition de consolider l’avance technologique française en matière de transition écologique et de lui permettre de développer une offre toujours plus performante et compétitive.
Les axes thématiques de l’AMI :
Axe 1 : Axe nouveaux matériaux et chantiers intelligents (« smart yard »)
Axe 2 : Axe bateaux intelligents et systèmes autonomes (« smart ship »)
Axe 3 : Décarbonation et navires écologiques (« green ship »)
Axe 4 : Axe industrie offshore de nouvelle génération (« next-gen offshore industries »)
Clôture de l’AMI : 29 mars 2022
Voulu comme un accélérateur de l’agenda international sur le climat, les océans et la biodiversité, le One Ocean Summit se déroulera du 9 au 11 février à Brest.
Lors de cet événement, des experts du monde entier parleront de la gouvernance et de la protection des océans, essentiels pour l’avenir de la planète, de la nécessité d’accélérer la connaissance du milieu marin et de ses écosystèmes, ou encore de la décarbonation des activités humaines en mer. Ces deux jours seront suivis d’une rencontre de haut niveau réunissant une vingtaine de chefs d’État et de gouvernements. Cette rencontre sera présidée par Emmanuel Macron.
Être rappelé par un consultant